Commerce traditionnel / hypermarchés : dix ans de bataille

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué.Les clivages entre partisans de l'implantation d'un hypermarché et ses opposants ne correspondent à aucune logique , ni politique ni géographique.C'est l'un des aspects significatifs de la bataille que se menent les deux camps depuis une decennie sur Soissons.

Si la venue de Cora avait , en son temps , bien evidemmentdéjà fait couler beaucoup d'encre et de salive , les multiples projets présentés ces dix dernières années ont quelque peu bousculé les alliances. Dès 1990 Jean Marie Paulin et Robert Leviel , maires de Crouy et Cuffies , étaient les premiers à soutenir l'implantation sur leurs deux communes d'un hypermarché à l'enseigne Leclerc. La même année , Mammouth part , pour la première fois , à la charge en terre soissonnaise. C'est cette fois la commune de Vauxbuin qui assure la défense de Mammouth. Ni Leclerc , ni Mammouth n'obtiendront finalement de feu vert.

Le "oui" de la CNEC

Moins d'un an apres , Mammouth revient cependant à la charge ... à Mercin et Vaux. Philippe Kayser et son conseil municipal retiennent la société civile immobilière JLS comme promoteur , une SCI qui est , aujourd'hui encore , propriétaire des terrains mercinois. Le projet est là aussi rejeté.En 1992, partant du constat que 

 

décerne un "pachyderme d'acajou ".

Le "non" du conseil d'Etat

Début aout, la commune de Mercin et Vaux délivre le permis de construire à la société JLS. Sitôt délivré, ce permis est attaqué devant le tribunal administratif d'Amiens par le SIEP pour non-conformité du plan d'occupation des sols (POS) avec le shéma directeur d'aménagement urbain (SDAU). En octobre, la juridiction amiénoise déboute le SIEP de sa requête, en estimant que le syndicat n'était pas fondé à demander l'annulation du permis.

En juin 98, nouveau coup de théatre : le conseil d'Etat fait droit à la requête de l'A.P.E.E.S., de Magany d'Intermarché mais aussi de la ville de Soissons et annule la décision de la C.N.E.C. autorisant l'implantation de Mammouth à Mercin et Vaux pour cause de "dossier incomplet". Victoire en fait de courte durée pour les commerçants: depuis, Mammouth est devenu Auchan. Un dossier a même été déposé en préfecture pour instruction. La décision du SIEP lui ouvre la voie pour un retour en CDEC.

Ph.R.

Mai 1996 : deux cent personnes défilent en centre ville contre Mammouth.

 l'union fait la force, la "division " Leclerc relance la bataille en abandonnant ses partenaires de Crouy et Cuffies pour s'allier avec JLS sur Mercin-et-Vaux.Sans plus de succès.

En mai 1995, la société JLS (toujours elle) inhume le Mammouth enterré trois ans plus tôt au profit de Leclerc . La C.D.E.C.rejette le projet, mais en juillet de cette même année la C.N.E.C. donne , elle , son feu vert au projet de la société JLS et de la Ruche picarde. En septembre, la ville de Soissons et l'association pour

l'Equilibre économique du Soissonnais (A.P.E.E.S.) déposent chacune un recours contre cette décision de la CNEC.

Divorce consommé

En février 1996, Christian Feret, président de Soissons -Développement, appelle à la création d'un " front du refus" contre Mammouth.En mai, deux cent personnes défilent en centre ville à l'appel de l'A.P.E.E.S.et de la féderation des amicales de commerçants , avec un seul slogan :

"Mammouth écrase l'emploi" .

Jean Charles Bastien, alors adjoint en charge du commerce, assure les manifestants du " total soutien de la municipalité "

En juin pourtant , le divorce est consommé entre la ville et les commerçants, ces derniers ayant appris qu'Emmanuelle Bouquillon avait, lors de la C.N.E.C., voté favorablement au projet Mammouth. Le président de l'A.P.E.E.S. dresse un constat d' "echec" de la politique conduite par la ville tandis que la conseillère municipale de la majorité, Sylvie Forzy, dénonce le " double jeu" du député-maire et lui

 

 

extrait de "l'union" du 2 novembre 1999

 

retour