. Locales - Soissons

Trophées du libre : pour la cyber-démocratie
Le 1er concours international du logiciel libre
organisé vendredi au centre culturel a été l'occasion de braquer les
projecteurs sur Soissons et la technopole de l'Aisne.

Vendredi matin, lors
d'une conférence de presse, les meilleurs spécialistes du
«libre» étaient réunis. Six concepteurs
de logiciels libres ont été récompensés.
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LIBRE. C'est ainsi que se définit Richard Stallman. Cet Américain
guère peu conventionnel, n'a pas seulement la particularité d'enlever
ses chaussures lorsqu'il préside une conférence de presse.
Il est surtout le fondateur de la Free Software Foundation basée à
Boston et donc l'un des hérauts de la guerre contre l'empire Microsoft
que livrent les créateurs de logiciels libres. C'est à ce titre qu'il
était à la tête du jury du 1er concours international du logiciel
libre dont la remise des prix avait lieu vendredi au centre culturel
(l'union d'hier en page France).
« Garantir la liberté »
La cité du vase est ainsi devenue, le temps d'une journée, la
capitale mondiale du logiciel libre. Cette première édition
de ces trophées créés par l'association Soissons Informatique Libre
(SIL) - dans le cadre d'un large partenariat avec les institutionnels
et des entreprises privées - a en effet vu la participation de cent
treize candidats, originaires de dix-huit pays (d'Europe, d'Amérique
du sud et du nord, d'Afrique.).
Autour de Richard Stallman avaient pour l'occasion pris place d'autres
spécialistes du « libre », comme Bernard Lang, directeur
de recherche à l'INRIA *, pour qui ces logiciels « garantissent
notre liberté, surtout dans un monde où l'informatique est partout ».
Pour autant, reconnaissaient-ils l'un et l'autre, la partie n'est
pas gagnée. Des lois anti-logiciels libres existent déjà aux États-Unis.
En Europe, les menaces sont bien réelles, notamment au travers d'un
projet visant à créer des brevets ou encore à asservir, au plan technique,
les utilisateurs d'ordinateurs. Dès lors, pour ces tenants du logiciel
libre, il convient « d'organiser la résistance ».
Atout économique
Si Richard Stallman comme Bernard Lang y voient un combat « pour
la démocratie », les promoteurs soissonnais du logiciel
libre misent, quant à eux, sur les perspectives qu'il offre,
à leurs yeux, en terme de développement économique pour le bassin.
C'est ce à quoi s'emploient notamment Jean-Marc Loire et Philippe
Carpentier, respectivement comme président de SIL et directeur de
la technopole de l'Aisne basée sur le site de l'ex-caserne Gouraud,
avec le soutien de l'État, des conseils régional et général, de la
communauté d'agglomération et de la ville de Soissons.
Pour le premier, « on crée une dynamique sur ce territoire ».
Pour le second, le logiciel libre constitue une « véritable alternative »
et peut servir de socle à un « renouveau de l'industrie ».
Malgré les bâtons dans les roues, Bernard Lang juge d'ailleurs qu'« il
ne faut pas attendre que ça réussisse. Il y a des choses à faire.
Le logiciel est un avantage pour les entreprises qui l'utilisent. »
C'est également l'avis de Jean-Pierre Laisne, spécialiste du logiciel
libre chez Bull, aux yeux duquel « il y a un réel impact industriel ».
Pour Philippe Carpentier, il s'agit bel et bien de « mettre Soissons
dans le XXIe siècle » et d'en faire également un vecteur
de communication pour le bassin.
Philippe Robin
* INRIA : Institut national de la recherche en informatique et
en automatique.

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