. Locales - Soissons

Ouverture le dimanche
Le ministre délégué aux libertés locales a annoncé
cette semaine son intention de faire passer de 5 à 8 le nombre de
dimanches où les commerces de détail pourront être ouverts dans l'année.
Si certains y voient un plus, d'autres commerçants n'ont pas l'intention
d'utiliser ces jours supplémentaires.

Bruno Forget (à gauche)
estime que les commerçants préféreront garder leur dimanche.
Quant à Louis Flandre, il confie : « Je ne suis pas
contre si l'on met des gardes-fous ».
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«IL faut savoir s'adapter aux nouveaux modes de vie. Aujourd'hui
les gens sont demandeurs de plus d'amplitude dans l'ouverture
des magasins. Toute initiative qui va dans ce sens me paraît
bonne ». Présidente de la fédération commerciale et artisanale
de Charleville, qui regroupe 130 commerçants, Edith Lambert
accueille avec enthousiasme le projet d'assouplissement des
règles d'ouvertures des magasins le dimanche.
L'idée a été évoquée le week-end dernier par Patrick Devedjian, ministre
délégué aux libertés locales. Lundi une réunion interministérielle
a été organisée au ministère des Affaires sociales pour en fixer les
grandes lignes et c'est dès cet été que Patrick Devedjian espère faire
passer un amendement dans ce sens dans le cadre de la loi sur la décentralisation.
Redynamiser les centres-villes
« Il ne s'agit pas d'une révolution », explique-t-on dans
l'entourage du ministre. « Le nombre de dimanche où les commerces
de détails pourraient être ouverts toute la journée passerait de cinq
actuellement à huit demain. Cela ne concernerait que les commerces
de proximité et non les grandes surfaces ».
L'objectif est de redynamiser les centres-villes et l'on parle de
la possible création de milliers d'emploi direct. « J'y suis
tout à fait favorable car pour certains d'entre nous, cinq dimanches
c'était insuffisant », explique l'Ardennaise Edith Lambert qui
rappelle qu'en Belgique les magasins peuvent ouvrir 7 jours sur 7
toute l'année. « Si vous prenez les dimanches de fin dÔannée,
plus ceux des périodes de soldes, vous dépassez largement ce seuil
des cinq. Ce projet va donner plus de souplesse sachant que chacun
reste libre de faire ce qu'il veut : ouvrir un deux ou huit jours ».
Dans la Marne et l'Aisne, ses collègues de Reims, de Châlons
et de Soissons ne partagent pas le même enthousiasme. « Je
ne suis pas contre si l'on met des gardes-fous », confie
Louis Flandre, président de l'Union commerciale et artisanale
de Reims qui regroupe 400 adhérents répartis sur la ville. « Il
faut limiter absolument la taille des commerces concernés par
cette mesure afin d'éviter tout excès ».
« La seule journée de repos en famille »
Rémy Turgis, président des «Vitrines
du Soissonnais » , 120 commerçants, estime, lui, que ce projet
ne concernera que peu de magasins. « C'est vrai que cela peu
redynamiser les centres-villes mais je ne suis pas certains que beaucoup
y adhèrent car les commerçants ont déjà souvent du mal à ouvrir le
dimanche. Les charges sociales sont très élevées ce jour-là et cela
pose des problèmes de récupération ».
A Châlons-en-Champagne, Bruno Forget n'est guère plus emballé par
les mesures Devedjian, qui ne concerneront pas, selon lui, les touts
petits commerces. « Ceux-ci peuvent déjà ouvrir le dimanche à
leur guise dès lors que le personnel n'a pas la qualité de salarié
(employeur et membres de sa famille) », souligne le président
de l'Union commerciale industrielle et artisanale qui regroupe 250
commerçants de la ville préfecture dans la Marne. « De plus,
le dimanche est un jour important pour les commerçants et peu ont
envie de le sacrifier. Il y a un moment où il faut faire des choix
entre les affaires et la famille ! ».
Grégoire Amir-Tahmasseb

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