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Pluie et crue : le vase communicant pas obligatoire

Avec une météo pour le moins chagrine, le niveau de l'Aisne a tendance à monter un peu. Pour autant, pas encore de quoi s'alarmer. Pluie importante n'est pas forcément synonyme de crue.


Les conditions climatiques rendent les riverains de l'Aisne un peu plus attentifs au niveau de la rivière.

 

 

SI le niveau d'une rivière était, de façon quasi automatique, liée aux intempéries, il y aurait, en ce moment, de bonnes raisons de se faire du souci pour les riverains de l'Aisne.
Fort heureusement, les crues, ça n'est pas simple comme bonjour ! Pour autant, les conditions climatiques - pour le moins exécrables - de ce début d'année ont, au moins, pour effet d'augmenter la curiosité de la population.
Au centre de prévision des crues de la Navigation, à Reims, on affiche, pour l'heure, aucune inquiétude. « Il est vrai que la météorologie n'est pas très favorable mais il n'y a encore rien d'exceptionnel pour la saison » note Joël Schlosser, qui ajoute tout de même qu'en amont, l'Aisne « approche de la cote de pré-alerte à Vouziers ».
Lundi, pour le technicien de la Navigation, « tout allait dépendre des précipitations à venir ».
De la marge avant la pré-alerte
Avant-hier, à la passerelle des Anglais, on approchait de 2 m 80.
Il y avait donc encore un peu de marge avant la cote de pré-alerte situé à 3 mètres pour la cité du Vase.
Il y a un an, le niveau avait progressé de façon plus significative pour avoisiner les 3 m 80.
L'Aisne était alors sortie de son lit pour envahir champs et jardins.
Tout était, heureusement, rapidement rentré dans l'ordre.
A Soissons, les dernières crues importantes datent de 1993 et 1995. La première année, le niveau avait atteint 5 m 30.
A chaque fois, centre de secours principal, conserverie Saint-Médard et plusieurs habitations riveraines de l'Aisne ont été inondés.
En novembre 1998, on craignait que le sinistre se renouvelle mais, après un pic de crue à 4 mètres et la mise en ouvre de mesures préventives, la montée des eaux avait, finalement, été revue à la baisse. Il semble, en fait, que la création de champs d'expansion en vallée de l'Aisne, opérée après 1995, ait permis d'assurer un meilleur écrêtement.
Projet de digue chez les pompiers
Pour autant, la vigilance reste globalement de mise.
Ainsi, le service départemental d'incendie et de secours a-t-il budgété l'acquisition d'une digue mobile pour le centre de secours soissonnais, le projet de digue en dur - dont l'efficacité était sujette à caution - étant abandonnée.
« En cas de crue, cette digue serait installée tout autour de la caserne et permettrait de la protéger et de pomper les eaux d'infiltration. C'est la pression de l'eau qui permet d'assurer l'étanchéité » explique le lieutenant-colonel Didier Richard, pour qui « ce dispositif est déjà largement utilisé en Allemagne et a aussi été éprouvé dans la Somme. Il a donc fait ses preuves. »
Pour le patron du groupement Aisne-sud des sapeurs-pompiers, l'autre intérêt de cette digue mobile serait de pouvoir, si nécessaire, être installée sur un autre site.
Philippe Robin

du 14 janvier 2004

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