. Locales - Soissons

La laverie ne veut plus laver son linge sale en public
Pour attendre le bus à la mauvaise saison, les
jeunes usagers de la gare routière se réfugient dans une laverie
proche. Le propriétaire de celle-ci réclame l'aménagement d'une vraie
gare.

La gare routière de Soissons est ouverte à tous vents.; Philippe
Sézille ferme sa laverie à 17 heures pour éviter l'afflux de
lycéens dans son établissement
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«EN attendant la réalisation des promesses de la mairie, et suite à
l'insécurité générée par l'arrêt des cars (appelé « gare
routière » de Soissons.), le « Lavomatique » fermera
dorénavant à 17 heures ». Voici ce que l'on peut lire sur une
affichette scotchée sur la vitrine de la laverie libre-service située
avenue de l'Aisne, en face de la gare routière.
Avant d'en arriver
là, son propriétaire, Philippe Sézille, a pourtant alerté les
différents responsables locaux : mairie, communauté
d'agglomération, conseil général.
Dans son premier courrier, envoyé
en 2005, il explique que les usagers de la gare routière, en majorité
des lycéens, viennent se réfugier dans son établissement, bien plus
accueillant que les deux abris ouverts à tous vents et qui ne disposent
pas de bancs pour s'asseoir.
Coups de poing
Ce que confirment
Rachid et Chedi, 18 ans, déçus de ne plus pouvoir trouver place dans ce
refuge. Lycéens à Soissons, ils doivent attendre leur bus une
demi-heure pour rentrer chez eux, l'un à Crépy-en-Valois, l'autre à
Villers-Cotterêts.
« Je ne leur en veux pas, surtout qu'en ce
moment il fait très froid ; mais, pour le bien-être de ma
clientèle, je ne peux pas me permettre de les laisser envahir mon
« Lavomatique », de laisser les jeunes s'asseoir sur les
machines et les tables, boire de l'alcool et fumer », explique
Philippe Sézille.
Pour l'instant, ce dernier n'a pas eu à se
plaindre de graves dégradations mais, depuis qu'il interdit l'accès à
son local, certains de « ces charmants adolescents font pleuvoir
sur les vitrines, crachats, coups de poing, coups de pied, avec un
copieux accompagnement d'insultes. Mon boulot n'est plus d'être
blanchisseur mais vigile ».
Face à la dégradation de la
situation, Philippe Sézille a de nouveau alerté les élus par courrier.
Il rappelle notamment que, depuis deux ans, il ne cesse de réduire ses
heures d'ouverture. A l'origine, la laverie était ouverte de
7 heures à 21 heures. Pour éviter les squatters, elle est
désormais accessible de 9 heures à 17 heures, excepté les
week-ends et pendant les vacances scolaires. « Mes clients me
comprennent, mais c'est un peu comme si je les envoyais à la
concurrence. », regrette le commerçant.
Sécurité routière
Pour
remédier à cette situation, il souhaite qu'une gare routière digne de
ce nom soit aménagée, voire déplacée à côté de la gare SNCF pour des
raisons de sécurité. Car, souligne-t-il enfin, « je suis très
étonné qu'il n'y ait pas encore eu de grave accident, car,
précise-t-il, des centaines de jeunes sont débarqués le matin sur une
avenue déjà très fréquentée ».
En 2005, la mairie avait indiqué
à M. Sézille qu'elle ferait « état de la situation »
avec la communauté d'agglomération, car la réalisation d'une nouvelle
gare routière relève de la compétence de cette dernière. Depuis, pas de
nouvelles.
Jeanne Roussel

du 26 janvier 2007
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