•  Locales - Soissons

« L'équilibre fragile » des commerces du centre

Une vingtaine de locaux commerciaux vides sont recensés en ville. Un nombre qui loin de traduire l'état de santé de tout un secteur d'activité véhicule une image peu dynamique.


Plus d'une vingtaine de locaux vides dénombrés dans le centre-ville..

 

 

LE bar de la Paix, au coin des rues du Commerce et du Mont Revers : vide. Le local anciennement Andréluc, au coin des rues du Collège et du Beffroi : vide. Des locaux de la rue du Marché : encore vide… C'est plus d'une vingtaine de vitrines, de pas-de-porte - à céder, à louer ou à vendre - que l'on dénombre dans le centre-ville Soissons. Ces locaux vides, éparpillés en ville, véhicule l'image d'un commerce de centre-ville en perte de vitesse.
Cependant, pour la majeure partie des Soissonnais et des touristes, « le centre-ville de Soissons reste le plus dynamique du département ».

L'immobilier à la hausse

Pour les commerçants au contact de la réalité, « l'équilibre est fragile », note Sylvie Forzy, présidente de l'association des Vitrines du Soissonnais.
Avant d'invoquer la santé des commerçants, beaucoup pointent du doigt l'incroyable hausse du prix de l'immobilier.
Les exigences financières de certains propriétaires sont de plus en plus importantes.
De fait, les biens restent plus longtemps sur le marché. Des prix inabordables qui créent d'office une sélection. « Les emplacements - sur l'un des deux axes commerciaux (rue Saint-Martin d'un côté et rue du collège, rue Saint-Christophe de l'autre) sont réservés aux grandes enseignes et franchisés ou aux banques », déplore Sylvie Forzy. « Pour 400 m2 en centre-ville, il faut débourser près de 4 800 € Brut par mois », souligne Sylvie Forzy. Une douche froide pour les indépendants désireux de s'installer. « Avec un loyer moitié moins cher, j'essaierai peut-être… mais là c'est impossible », confie l'un d'eux.

Zones commerciales à l'œil

À la question du dynamisme des commerçants se greffe systématiquement celle du stationnement. Le parking de l'Évêché concentre les doléances : « depuis qu'il est payant (même demi-tarif) il est vide. C'était pourtant là que les commerçants avaient l'habitude de se stationner », indique Sylvie Forzy.
Face à « cet équilibre fragile », les commerçants regardent avec méfiance l'installation du nouveau parc commercial de la Plaine de Chevreux, qui limiterait les fuites de clientèle vers Reims. « Nous ne sommes pas contre par principe, défend Sylvie Forzy, le seul regret c'est que les enseignes annoncées ne répondent pas mieux à la demande. Au niveau du prêt à porter féminin et de la chaussure, il y avait déjà ce qu'il faut ». Après avoir colmaté quelques brèches commerciales, un gros nuage d'origine suédois se profile à l'horizon. En effet l'installation, d'un magasin Ikéa à l'entrée ouest de Reims (Thillois) pourrait être à l'origine de nouvelles fuites de clientèle… Une clientèle qui sera difficile à freiner.

Alexandre Allard



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« Il faut créer des pôles d'attractivité… et pourquoi pas un cinéma multiplexe »

« On a un bon commerce de centre-ville, considéré comme le meilleur du département… mais l'ensemble reste fragile ». Le diagnostic du « Dr » Patrick Day, maire de Soissons, n'est pas alarmiste, « mais pour garder cette image, il est important de commencer à travailler dès maintenant au développement du centre-ville ».
l'union : Que manque-t-il aujourd'hui aux commerçants du centre-ville ?
Patrick Day : « Pour être fort, il faut être uni. Aujourd'hui, je m'interroge sur l'union des commerçants. Est-elle suffisante ? Est ce que l'association des Vitrines du Soissonnais fédère assez ? Il y a 15 ans, il y avait des quinzaines commerciales, des braderies… par quartier. Ce dynamisme semble s'être éteint à petit feu. Si on veut un centre-ville fort, il faut une association forte, un véritable fer de lance pour faire la promo du centre-ville ».

L'u : Quels sont vos outils ?

P.D. : « Il faut qu'on se sente bien en centre-ville, créer l'envie de se promener… C'est tout l'environnement qui est à réflêchir… C'est le minimum pour inciter les clients à entrer dans les magasins. Mais ce renforcement du centre-ville ne peut se faire qu'avec les commerçants, qui eux aussi doivent faire l'effort de rendre leur vitrine attractive (1). Par ailleurs il est urgent de créer des pôles d'attractivité… et pourquoi pas un cinéma multiplexe de centre-ville. L'aménagement des berges de l'Aisne (faire un petit quartier Saint-Leu). participera à cette redynamisation.
(1) Des subventions du Conseil Général et de l'Etat existent.



du 17 juin 2008

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